RSE : en 1969, la drogue et le rock & roll rendaient-ils visionnaires ?

Quand les hippies accaparaient l’écologie … Le premier « teach-in » pour la défense de la planète fut organisée à San-Francisco le 21 Mars 1969. Il se qualifiait de « Earth Day » ou « Jour de la Terre ».

La légalisation du LSD promue par Timothy Leary, professeur de l’Université de Harvard, partisan des bienfaits thérapeutiques et spirituels des drogues psychédéliques, était déjà abolie.

La jeunesse fumait néanmoins des peaux de banane séchées, car la pochette de l’album rock “The Velvet Underground and Nico” (1967) signée par Andy Warhol affichait une banane en velours jaune, devenue mythique. Et c’était nettement moins coûteux que l’héroïne.

Le concert de Woodstock organisé du 15 au 17 août 1969 allait accueillir environ un demi-million de spectateurs et bloquer tous les high-ways alentour.

Sex, drugs et … écologie

Crasseux, hirsutes, à moitié nus et pouilleux, les hippies manifestaient à l’époque contre l’explosion démographique incontrôlée, le développement urbain anarchique, la pollution automobile, l’usage exponentiel des pesticides, les dommages collatéraux de l’industrie pétrolière, les dangers de l’énergie nucléaire

… autant d’idées farfelues, nées de cerveaux totalement enfumés au cannabis.

Un an plus tard, en 1970 donc, le « Earth Day » s’invitait à New York, avec le soutien officiel du Secrétariat des Nations Unies. Il devenait un manifeste écologique pour les hommes et la planète. 100000 personnes se rassemblaient dans Central Park, la 5e Avenue était fermée et le maire y défilait dans un bus électrique. Près de 20 millions de citoyens illuminés manifestaient simultanément dans d’autres grandes métropoles.

Depuis, le Jour de la Terre est toujours célébré à New York le 22 avril à Union Square, avec une marche de 5 km et des happenings écologiques.

No sex, no drugs … but sustainable capitalism

Depuis, Stella Mac Cartney (fille de Paul ex « Beatles » et de Linda sa défunte épouse vocaliste des « Wings »… encore des hippies !) s’est mise au régime vegan et a fondé sa marque éponyme de haute-couture « ni plumes ni-cuir », revendue à LVMH. Elle s’est surtout invitée au Comité de Direction du groupe, en plus d’être conseillère personnelle en développement durable auprès de Bernard Arnault.

Depuis, la finance verte capitaliste (menée par des investisseurs regardant sur YouTube des vidéos de Jimmy Hendrix seul, face au public déserté de Woodstock) émet des « green-bonds climat », des « blue-bonds océans» et des “emprunts à impact” indexés sur la performance énergétique ou la transition écologique des entreprises.

Depuis, Larry Fink CEO de BlackRock, le plus gros gestionnaire d’actifs au monde (> 8,6 milliards de USD) (non soupçonné d’entretenir démesurément des valeurs de partage hippies), défend dans sa lettre 2021 d’investir dans des industries nuisibles au climat et souligne le danger des inégalités sociales.

Conso & Co et Reporting Extra financier

Depuis, François Lenoir (fondateur de Conso & Co) et Emmanuelle Cordano (fondatrice de CSR4Finance) promettent un avenir radieux au Reporting Extra-financier et exhortent les Directions financières à s’approprier ces sujets … trop sérieux pour être menés par des hippies ?

Décidément, le cannabis a bien des vertus hallucinatoires.