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Avant l’été 2023, SAP a laissé entendre que la maintenance de son logiciel phare de consolidation et de reporting « SAP FC » (ancien BFC ou Magnitude) ne serait plus assurée fin 2027, puis a finalement reporté sa décision à 2030.
Portée par une piètre communication, l’annonce a plutôt fait l’effet d’une bombe dans le monde de la consolidation financière où SAP FC est clairement une référence. En effet, sur le marché français, son adoption a été massive par les plus grandes entreprises et les ETI, qui ont toujours apprécié sa fiabilité et ses fonctionnalités très structurées. On la trouve ainsi déployée sous différents formats :
- En solution EPM (« Enterprise Performance Management »), pour répondre aux besoins de planification, de contrôle financier et de publication statutaire comptable,
- En consolidation et reporting consolidés, format le plus courant pour couvrir les seuls besoins de publication comptable et de reporting interne,
- En consolidation statutaire uniquement, pour les plus petits groupes.
EPM (« Enterprise Performance Management »)
Rappelons que la couverture d’une suite EPM finance complète est très large en consolidation, et que la remplacer est un projet de deux ou trois ans dans les grands groupes. Ces derniers ont souvent mis des décennies à mettre en œuvre ses applications, pour les faire coller le plus finement possible à leurs besoins. Une suite EPM finance comprend a minima trois, voire quatre, composantes essentielles :
- Module de « consolidation statutaire » avec pour objectif la production des états financiers consolidés des groupes, en réponse à des besoins législatifs ou règlementaires,
- Module de reporting financier qui consiste à consolider, en général sur une base mensuelle, les résultats, les données bilantielles et le cash-flow du groupe,
- Module de « Planification et budgétisation » pour élaborer les budgets et les plans financiers du groupe, lui-même scindé en élaboration budgétaire pure d’une part, et en reporting consolidé du budget d’autre part, pour l’agrégation du budget et de la prévision au niveau groupe.
Ont également été développées des briques complémentaires pour les besoins réglementaires (banques, assurances …), le reporting fiscal, le reporting RH etc. Et demain se profile le reporting extra financier.
Lancer les projets de remplacement
Dans ce contexte où SAP FC a plutôt toujours donné satisfaction, les directions financières n’ont évidemment pas envie d’en changer. Sauf évidemment si les nouvelles offres éditeurs étaient meilleures. En prévision de la date butoir de 2030, le sujet est donc de comparer les éditeurs et de lancer les appels d’offre.
Dans la précipitation de l’annonce chaotique de SAP avant l’été 2023, certains groupe ont entamé la réflexion, et pour beaucoup, déjà démarré leur projet de remplacement.
De notre point de vue, en tant qu’assistance à maîtrise d’ouvrage dans ces domaines, nous aurons deux conseils évidents :
- au point de départ du projet, bien remettre à plat toutes les fonctionnalités couvertes par le SAP FC actuel, à l’aide d’un véritable « design thinking » opérationnel,
- et rédiger des cahiers des charges précis et sur-mesure pour chaque module.
Ainsi, d’une situation subie et donc mal ressentie, on passera peut-être à une vision plus positive autour des avantages futurs d’une nouvelle solution. Cela permettra :
- de traduire les arguments commerciaux classiques de « souplesse », « agilité » et « connectivité » en fonctionnalités concrètes exigées par les utilisateurs,
- d’aboutir à un chiffrage budgétaire plus précis et à une meilleure maîtrise des coûts de mise en place, nécessairement élevés.
Enfin, il ne faut pas attendre. Etant donné l’état du marché des ressources humaines et des prestataires (compétents), ne nous faisons pas d’illusion. Il n’y aura plus de ressources disponibles dans un avenir proche des échéances. Premiers appels d’offres, premiers servis ! Derniers appels d’offres …
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