
Aider les PME non cotées à répondre aux demandes RSE des banques, grands clients et investisseurs, et publier un rapport de durabilité simplifié, telles sont les motivations de la recommandation VSME de la Commission Européenne (Voluntary Sustainability reporting standard for SMEs – publication 07/2025).
Mais comment les PME vont-elles se positionner face à cette norme ? Réaction des chefs d’entreprise ? Voici trois pistes probables …
1. Scepticisme voire rejet pur et simple
Principaux arguments possibles des chefs d’entreprise contre la norme VSME et la communication RSE au sens large
- Charge administrative inutile : encore des tableaux à remplir, des indicateurs sociaux et environnementaux alors que l’entreprise veut se concentrer sur son activité.
- Menace sur la rentabilité de l’entreprise : divulguer des données de performance sociale (salaires, égalité, accidents) ou environnementale (énergie, déchets) peut coûter cher, sans retour immédiat.
- Risque de fragilisation de l’unité interne en termes humains : certains dirigeants craignent que publier trop d’informations sociales alimente des tensions internes (salaires, turnover, égalité H/F).
Notre avis
- Rien n’est obligatoire pour les PME non cotées. La VSME est volontaire. Une entreprise qui n’a pas de pression de clients grands comptes ou de financeurs peut choisir de rester totalement en dehors du dispositif.
- Mais en cas de contraintes (un appel d’offres, un client lui-même soumis à de nouvelles réglementations…), la PME risque de divulguer en urgence des informations opportunistes non préparées ou erronées, contradictoires, sujets à controverses. On préfèrera dans ce cas l’approche 2 (ci-après).
2. Approche minimaliste « box-ticking »
Principales motivations
- Répondre “a minima” aux demandes des parties prenantes : la VSME a été conçue pour éviter que chaque banque ou grand client envoie son propre questionnaire. Remplir le Module de base (indicateurs B1 à B11 : énergie, effectifs, accidents du travail, rémunération, etc.) permet en théorie de répondre à l’ensemble des questionnaires en s’en tenant au strict minimum.
- Utiliser ce qui existe déjà pour limiter le coût : les indicateurs sociaux (accidents, égalité salariale, formation) ou environnementaux (consommation d’énergie, déchets) peuvent déjà faire l’objet d’un suivi dans l’entreprise. Le rapport de durabilité est marginal. L’entreprise fait le strict nécessaire, sans s’engager dans des politiques de transformation.
Notre avis
- Attention au manque de crédibilité d’une approche purement « boxticking » : un reporting VSME purement formel peut être perçu comme une stratégie de façade par les clients et les salariés. Il ne permet pas une communication cohérente pour convaincre.
- Pas de valeur ajoutée stratégique : remplir des cases sans se servir des données empêche d’identifier des économies (ex. baisse de la consommation d’énergie, réduction du turnover par exemple) et passe à côté des opportunités stratégiques (marchés porteurs d’avenir, recrutement de talents visionnaires).
3. Approche proactive et stratégique
Principaux arguments
- Créer de la valeur : utiliser la VSME et la durabilité comme leviers de pilotage stratégique (ex. fixer des cibles de réduction GES, investir dans la formation, travailler l’égalité salariale) peut renforcer la compétitivité.
- Renforcer la confiance et l’attractivité : salariés, clients, investisseurs accordent plus de crédibilité aux PME qui montrent qu’elles intègrent les enjeux ESG dans leur stratégie.
- Accès au financement : la Commission européenne rappelle que publier selon la VSME facilite l’accès aux financements verts et durables.
Notre avis
- Préparer l’avenir : la simplification UE Omnibus en cours réduira probablement le champ de la CSRD aux entreprises de +1000 salariés, mais la demande de transparence ESG continuera à se diffuser dans toute la chaîne de valeur. Une PME proactive prend de l’avance.
- Bien dimensionner l’investissement initial : se former en amont de tout projet VSME pour comprendre les enjeux, les sujets (contenu des modules de base ou complet par exemple) et développer une compétence interne robuste.
- Ne pas « sur-adapter » , ne pas aller trop loin par rapport au niveau d’attente réel des clients et des partenaires sociaux.
- Limiter le coût notamment des systèmes de collecte des données et des processus qui ne seraient pas adaptés aux PME.
Conclusion
La norme VSME est un outil volontaire et proportionné, pensé pour limiter la charge administrative tout en structurant la communication ESG des PME.
- Ceux qui la rejettent resteront à court terme à l’abri de charges nouvelles, mais prendront le risque d’être exclus de certaines chaînes de valeur.
- Ceux qui « cochent les cases » satisferont les demandes immédiates, mais n’en tireront pas de bénéfices internes.
- Ceux qui l’adoptent avec conviction pourront transformer leurs contraintes ESG en opportunités stratégiques, tant pour la compétitivité que pour l’attractivité sociale et le financement.
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